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Patrick Robine, avec ce naturel d'expression qui n'appartient qu'à lui, excelle en encyclopédiste de l'absurde. À ses côtés Renaud Cojo - qui signe la mise en scène -, en taxidermiste, servile, aiguillonne joyeusement ce carnaval des animaux embarqués sur la plus dingue des arches de Noé. 

Albert Algoud (Le Canard enchaîné, Juin 2005)

 

Bestiaire écrit par un groupe de déficients mentaux et construits dans un langage d'une innocente poésie, Renaud Cojo propose le Zootropiste. Un homme qui regarde la faune avec les yeux d'un fou chantant et en savoure toute l'incongruité. Il faut parfois peu de chose pour qu'un spectacle enchante, de la tendresse, de la poésie, de la fantaisie. Le Zootropiste réunit les trois à la fois. Le spectacle tient autant du bateleur que du fantaisiste de cabaret. C'est un peu comme un récital de chansons dans lequel le refrain serait remplacé par des définitions facétieuses d'animaux. Une poésie qui aurait pris ses quartiers d'été à la campagne ou en pleine jungle. Par un jeu décalé, misant sur les apparences trompeuses et les figures imposées de l'animateur de foire, le comédien Patrick Robine peuple notre imaginaire d'une faune enchantée réelle et fantasmatique à la fois. Mise en scène au délire contrôlé de Renaud Cojo qui joue les faire-valoir comme s'il improvisait son rôle, la tête dans les mots, en vrai poète.

Jean-Louis Pinte (Le Figaroscope, 8 Juin 2005)

 

Sur le thème des animaux, des esprits déjantés nous content, dans un mitraillage de phrases, un monde à l'envers, naïf et douloureux comme du douanier Rousseau. Renaud Cojo fait proclamer ces folies douces à Patrick Robine transformé en aboyeur de fête foraine et joue lui-même un patron de baraque plutôt crade. Leur objectif : tordre le cou au bon goût. C'est décapant et même parfois hilarant.

Gilles Costaz, (Zurban, juin 2005)

 

Drôles de zozoos… A l’origine : un travail de redéfinition du monde animal par des déficients mentaux, sous la houlette de Thierry Lahontâa. Autant d’observations lancinantes, de précisions absurdes, autant d’évidences. S’en dégage une relation au monde d’une jouissance, d’une poésie délirantes. De ces petites phrases goûteuses et pêchues, Renaud Cojo a tiré une inqualifiable petite chose baptisée Le Zootropiste, qu’il interprète en duo avec Patrick Robine. Il faut voir et entendre les étranges compères à l’imprévisible dégaine redécliner pour nous la zoologie, genre : « Un pingouin est un animal qui se goinfre de pain, pour être plus juste, il faudrait dire un pain goinfre ». A eux deux, entre cabaret et théâtre de foire, ils redessinent un monde aux frontières fantasques, aux certitudes excentriques, aux vérités invraisemblables. Et de leurs voix impassibles nous entraînent direct au royaume de pur imaginaire, de transcendance familière. Quand les choses encore innommées pouvaient avoir tous les noms, quand n’était tout à fait né, quand le néant allait devenir vie et la vie, néant. Un no man’s land d’avant et de demain, incroyablement proche et pourtant perdu ; où un spectacle divinement bricolé peut s’achever sur ces seuls mots : « Les moutons, ça s’appelle les brebis.

Fabienne Pascaud (Télérama, Juin 2005)

 

Drôle de zoo, drôle de zouave. Il ne reste plus que quelques jours pour admirer Le Zootropiste, alias le comédien et metteur en scène Renaud Cojo, dans ses œuvres au Théâtre du Rond Point. Prenez vos enfants par la main. Sur le plateau coupé en deux par un rideau cliquant à souhait, l’ambiance balance entre fête foraine et délire de cabaret. On attend l’apparition de la femme à barbe ou du lilliputien ! Arrive le poète savant d’un bestiaire fantastique sanglé dans son costume à la Monsieur Loyal. Il entame son récital entièrement nourri de définitions facétieuses d’animaux battant la campagne ou la jungle. Son complice Patrick Robine, campe un merveilleux bateleur, taxidermiste à ses heures. Tendresse, poésie, humour, fantaisie, tout est là pour faire un enchantement familial de cette petite heure en fin de journée.

Marie-Emmanuelle Galfré (Le Parisien, Juin 2005)

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