While my guitar
gently weeps
Création Juillet 25
photo: Sebastien Cottereau /Lucky Studio
De 3300 Tours à While my guitar gently weeps.
Depuis 2019, la compagnie que je dirige et moi-même proposons à la diffusion du spectacle vivant en France, un projet participatif (territoire/habitants) dont l’axe est celui de nos existences qui se sont en partie édifiées grâce à la musique et qui permettent de sortir de notre intériorité afin de livrer à une communauté un récit personnel dont le fil conducteur est un album référent et qui serait devenu au fil des ans une pierre essentielle à l’édifice de nos vies.
Passion Disque/3300 Tours est né en priorité de cette volonté de « faire récit » à partir du lien sensible que l’on pouvait entretenir avec un album particulier, issu de la musique populaire des années 50 à aujourd’hui (pop, rock, chanson française, variété, rap, folklore, etc..) et comment d’une certaine manière, cet album serait en quelque sorte devenu « le tuteur » de nos propres constructions…
Le plus souvent ce lien vient de très loin, enfance ou adolescence, moments clefs, rencontres, et me suis rendu compte au fur et à mesure des éditions (il y en a eu 13 à ce jour et d’autres sont en préparation), combien ce projet mettait en lumière une forme de narration commune qui permettait l’évidence d’une catharsis entre un groupe de huit personnes, un territoire et un public.
Ces récits de vie « autour » de la musique construisent de véritables poèmes épiques qui évoquent ce « besoin de consolation », ce chemin balisé par des repères musicaux forts, où même les circonvolutions anecdotiques prennent parfois le poids du drame cornélien.
Dans ce travail dont la méthodologie s’est progressivement forgée avec l’expérience et la pratique, j’accompagne la parole de chacun et de chacune grâce à quelques règles simples, ludiques, et qui permettent effectivement d’ouvrir un récit dont la teneur touche au plus profond ce « besoin de fraterniser » dont parle Kundera lorsqu’il tente une définition de la musique.
J’ai donc travaillé jusqu’à présent sur des éditions dont les participants n’avaient pour la plupart aucune expérience de scène et rencontré une centaine de personnes depuis les débuts de cette aventure, dont la façon d’appréhender le récit, la posture, les désirs étaient à chaque fois différents grâce à la diversité que je cherche à favoriser dans sa mise en œuvre à travers le caractère intergénérationnel du groupe des participants, l’éclectisme des choix musicaux, la disparité des catégories socioprofessionnelles, la parité homme/femme, etc.
Aujourd’hui je souhaite faire évoluer la chose et la recréer avec des protagonistes qui sont engagés dans la pratique professionnelle de la musique et possèdent déjà une solide expérience du plateau.
J’aimerais donc mettre en forme un projet dont les acteurs et actrices iraient chercher au-delà de leur répertoire et de leur pratique (albums, concerts, interviews, écritures) une nouvelle façon de se confronter à la scène avec un récit et une présence nouvelle. En procédant ainsi à un déplacement des savoir-faire, la présence de ces professionnels reconnus pour leur travail favoriserait une approche nue et intime dont les compagnies de chacun construiraient un motif neuf débarrassé de toute posture.
Comme pour toutes les éditions antérieures, je chercherai à mettre en scène une série de récits autour d’une collection de disques constitutifs d’une expérience de vie accompagné ensuite de l’écoute d’un morceau représentatif de chacun de ces albums choisis par les participants.
Dans la deuxième partie de ce projet tous les participants offriraient également un concert en reprenant les titres et les chansons entendues ça et là dans la première partie du spectacle.
Dans ce deuxième volet, les chansons seraient revisitées par les protagonistes du projet accompagnés par un
« backing band » dont la direction musicale serait confiée à Mocke Depret
Pour cette nouvelle version du projet 3300 Tours que nous renommons pour l’occasion While my guitar gently weeps , nous sollicitons huit musiciens dont la pratique, l’expérience, les choix musicaux seraient variés afin "d'ouvrir cette porte par là où l’âme pourrait sortir pour fraterniser"… (M.Kundera)
Renaud Cojo, automne 23
Un projet en deux parties
Dans une scénographie dépouillée qui laisse la cage de scène à ses aspirations et à ses fantômes, assis sur des chaises posées en arc de cercle face à une platine vinyle, les voici un par un qui s’avancent pour nous parler au présent. Nous parler, car c’est bien là l’adresse qui nous est confiée.
Les souvenirs remontent comme le tannin dans le verre qu’on laisse reposer. Ce présent qui installe pourtant des temps parfois très anciens, des évocations en pointillés, des non-dits, sont des prises directes sur un récit qui nous invite, nous témoins immédiats et vivants.
Alors un peu comme un documentaire qui donnerait la parole à ceux et celles-là qui nous sont étrangers, voilà que le voyage se dessine par étapes, à travers les mémoires successives, les points d’arrêts, les ancrages.
Ce sont des histoires qui nous sont confiées, elles sont universelles et en cela, autorisent l’introspection nécessaire de chacun, avec cette mécanique d’une communauté de vivants aspirée par cette spirale des points communs qui font notre reconnaissance commune.
Sur chacun des récits, la guitare et les arrangements de Mocke viennent apporter une matière sonore organique distillant des aspirations vibrantes afin de construire un univers complexe sensations ambiantes.
Suite au récit de chacun, la chanson jouée sur un disque, vient éclairer de manière implacable la force des odyssées en leur offrant leur ponctuation, dessinant l’indicible en mode majeur ou bien mineur.
Dans une seconde partie, et après une courte pause imbibant la totalité des récits dans une dramaturgie globale dans laquelle chacun des spectateurs aura trouvé sa place et en sera finalement l’auteur, chacun des participants accompagné d’un backing-band dirigé pour l’occasion par Mocke Depret viendra reprendre sa chanson, permettant ainsi une seconde vie, un nouveau souffle traversé par la fulgurance des récits connus à présent de toutes et tous.
Conception et mise en scène : Renaud Cojo
Avec : Françoiz Breut, Barbara Carlotti, Bastien Lallemant,J.P Nataf, Helena Noguerra + distribution en cours...
Direction Musicale : Mocke Depret.
Backing Band : Zacharie Boisseau, Mocke Depret, Valérie Leclerq, Astrid Rad
Ingénieur du son : Charles Gourlier
Création lumières : Fabrice Barbotin
Production : Ouvre le chien / La Route Productions / Théâtre Auditorium de Poitiers/ O.A.R.A/
Résidences de création : La Sirène – La Rochelle (17), La Seine Musicale de Boulogne-Billancourt (92)
Avec le soutien de : La Sirène – La Rochelle (17),Le Rocher de Palmer (33)