Du monde, nous cherchons le plan : ce plan c’est nous qui le sommes. Que sommes nous ? Des points personnifiés, incarnés, tout puissants. Mais la réalisation, comme image du plan, doit aussi l’égaler en libre spontanéité et en autonomie, et inversement.
La vie ou l’essence de l’esprit consiste donc dans l’engendrement, la mise au monde et l’éducation de soi-même. L’acte de s’étreindre soi-même.
Il ne faut jamais s’avouer que l’on s’aime soi-même. Le secret mystère de cet aveu est le vivant principe du seul vrai et éternel amour. Le premier baiser dans cette entente est le principe du sens de la vie, l’origine d’un monde nouveau, le début d’une ère absolue , l’acte d’une infinie et toujours plus grande union avec soi. A qui ne plairait une philosophie qui prend naissance d’un premier baiser ?
L’amour popularise la personnalité.
Il rend les individualités transmissible et compréhensibles.
Novalis (1771-1801)