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Il y a deux ans, Renaud Cojo nous avait régalé avec Et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust. Un grand moment déjanté, sensible, qui a marqué le festival Hybrides.

Dans sa nouvelle création, ce Bordelais poursuit sa réflexion sur le dédoublement de la personnalité, l’identité, les apparences. Il la démultiplie en la connectant aux réseaux sociaux, ce monde remplit d’avatars, de profils travestis et de nouveaux amis réunis. On retrouve ici l’écriture très visuelle de Renaud Cojo, mais la légèreté s’est un peu effacée, y gagnant en complexité. Sur la scène ça crépite. De ce vaste patchwork, ressort des histoires de footeux, de rencontres internet qui mènent à un spectacle, de la suite Empire du Georges 5 disponible à 5500 euros… De multiples bouts d’histoire qui se dessinent, s’interconnectent, racontées en images filmées en direct ou préenregistrées. Les trois acteurs sur scène (Renaud Cojo, Louise Rousseau, Romain Finart) sont impeccables.

Certaines compositions d’images sont inoubliables, des mots savent aussi donner du sens. Le trop-plein donne envie de retourner voir cet objet inclassable et réjouissant.
 M.P (Le Midi Libre, Avril 2010)


Le regard de Cojo sur les pratiques en réseau semble quelque peu s’assombrir. Suite Empire annonce pourtant la couleur : il s’agit de poursuivre la route entamée triomphalement par le très novateur Ziggy Stardust : créer sur et par les réseaux Internet, et s’emparer de cette propension assurément exponentielle de chacun à vouloir s’inventer autre. Mené tambour battant, le spectacle zappe comme on ouvre des fenêtres sur son ordinateur entre les fils que tend la Toile pour se tisser des identités. Mais là où Ziggy Stardust valorisait la libido créatrice, Suite Empire traite davantage des images préfabriquées que propage le Net comme autant de leurres auxquels il est difficile d’échapper. Effectuant un pas supplémentaire dans le recours à la technologie pour développer son spectacle, Cojo n’en abandonne pas pour autant une certaine simplicité – le goût des jeux de mots, des blagues potaches, la dérision du narcissisme – et cette profusion d’idées qui donne au spectateur l’impression déroutante de ne jamais parvenir à fixer un sens. Le flux continu d’une véritable interactivité.

Eric Demey (Mouvement, Novembre 2010)


Ici Renaud s’invente plusieurs Cojo, tous en quête de la même chose : la compréhension du rôle social des avatars dans l’univers virtuel de Facebook comme dans la vraie vie. Avec un dispositif idoine, déjà éprouvé chez Ziggy : les trois écrans vidéos sont le réceptacle de films d’exploits réels (ses rencontres surréalistes avec de quasi homonymes, l’entretien avec une rencontre virtuelle via le Net) ou des images captées live par deux caméras mobiles sur scène pour une mise en abîme de l’immédiat. En kilt, en masque de catcheur mexicain ou en costume d’écureuil, Cojo ose avec jubilation l’incarnation de tous ses avatars, mais démontre finalement leur cohérence. Une exhibition égocentrée et sans complaisance qui bâtit le spectacle d’une déconstruction intime sacrément gonflée. Mais aussi très drôle, inventive, téméraire et créative.

Stéphane C. Jonathan (Sud Ouest, Novembre 2010) 


Cojo aborde ce nouvel opus avec son incroyable énergie et cette folie douce qui transforme le plateau en un champ de foire où chacun voudrait rejoindre ces nouveaux amis.

Jean-Marie Wynants (Le Soir, Février 2013)

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