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Renaud Cojo a mené un travail documentaire fouillé sur cette ville. Son spectacle est théâtral dans sa première partie et cinématographique dans la seconde. Renaud Cojo rockeur dans l’âme – on le sait depuis son fabuleux Ziggy – aime pousser à l’extrême certains tableaux, notamment lorsqu’une performeuse les jambes écartées accouche de multiples drapeaux, tandis que les noms des peuples de la planète sont énumérés ou quand cette même performeuse – nue – se scotche autour de la taille des dizaines de bouteilles de whisky. Mais au final tout fait sens dans ce spectacle

France Inter (Stéphane Capron, Octobre 2017)

Avec "Haskell Junction, Renaud Cojo crée un objet théâtral multiforme qui dénonce le danger des démarcations opposées aux aspirations de liberté »

Gérald Rossi (l’Humanité, Octobre 2017)

« Haskell Junction » réalise ainsi, in fine et « fabuleusement », la jointure entre les frontières de ces deux mondes distants dans le temps mais aux problématiques identitaires qui perdurent. Et cette expérience « artistique » résultant de collages surréalistes résonne en nous longtemps après comme seule peut y prétendre une écriture non conforme.

Yves Kafka (Inferno, Octobre 2017)

Dans cet univers aux allures d'installation artistique contemporaine mouvante où, de manière fugace des œuvres éphémères prennent forme, sous une pluie irrégulière, parfois dense, parfois symptomatique, de gilets de sauvetage, Renaud Cojo et les talentueux artistes qui l'accompagnent réécrivent une "réalité" théâtrale dérangeante, transgressive, sur l'état du monde, sur son retour à l'enfermement, sur la disparition de l'altruisme et sur le refus d'accueil des autres, étrangers réfugiés ou migrants… Et nous laissent avec nos interrogations et nos réflexions sur notre pouvoir à agir au sein de nos propres existences.

Gil Chauveau (La Revue du Spectacle, Octobre 2017)

Avec des tableaux parfois sublimes, alternant moment de tensions et d’apaisement, « Haskell Junction », fable fantasmagorique, se révèle une allégorie sur l’absurdité des frontières, délivrant in fine un message universel de fraternité et d’espoir.

Nicolas Arnstam (Froggy Delight, Octobre 2017)

Poussant le public dans ses derniers retranchements, le metteur en scène de cinquante ans, une nouvelle fois, brouille les pistes en apportant les réponses aux questions des spectateurs dans une seconde partie cinématographique plutôt didactique. C’est d’ailleurs dans cette dissymétrie de forme et de style qu’il finit par nous saisir en nous obligeant à raccrocher les images fantasmées vues au début du spectacle avec les différentes anecdotes et bizarreries, qui ont fait de Stanstead, un lieu si particulier. Forçant le trait, Renaud Cojo révèle avec une puissance comique, une force burlesque, les différentes inepties administratives qui régissent cette bourgade partagée entre deux pays. Loin de s’arrêter à ce microcosme américano-canadien, par un final choc, bouleversant, il élargit son propos satirique sur la notion plus ou moins abstraite et absconse de frontières et ouvre, son spectacle sur la question des migrants et le drame qu’ils subissent au quotidien.

Malmenant le public, Haskell Junction est une oeuvre théâtrale ovni qui interroge les consciences, une performance âpre et surprenante qui secoue nos certitudes.

Olivier Fragaville-Gratian (Mediapart, Octobre 2017)

La mise en scène résolument surréaliste de l’œuvre de Renaud Cojo heurte notre inertie, nous garde en apnée, et nous oblige à passer la frontière. La pérégrination nous kidnappe dans un chaos organisé du Texas au Pakistan, en passant par l’au-delà »Cela pourrait être banal et convenu… Sauf que la pérégrination nous kidnappe dans un chaos organisé du Texas au Pakistan en passant par l’au-delà avec cette réunion improbable des Beatles jusqu’à une forme de retour sur soi avec la révélation du corps dans son intégrale nudité. Et en fil conducteur, l’envoûtante mélodie électrique de Christophe Rodomisto. Le but est atteint, nous nous posons alors la question de l’absurdité des limites et des nécessités de transgressions en général. Frontières entre les hommes, les continents, le bien et le mal, le réel et l’onirique, le possible et l’impossible, auto-censure de nos pensées, et toujours le même combat pour une liberté souvent malmenée.

Nathalie Gellibert  (Kulte, Octobre 2017)

Haskell Junction ne laisse pas indifférent, c’est un voyage sur les confins du monde bousculé par des images de migrants projetées, mais aussi incarnées sur le plateau par des performers, des ombres rampantes qui n’accèdent pas à la stature verticale.

Et, à n’en plus finir tombent sur la terre – en un regard maritime inversé – des gilets de sauvetage de toute confection, cuir sombre ou voile synthétique orange.

Le théâtre s’ouvre, et dans ce fond livré aux vents, on voit passer des spectateurs surpris par ces naufragés scéniques qui tentent d’échapper à l’horreur, et ces images de marcheurs errants qui avancent à pas comptés dans l’indifférence nocturne.

Comme nous, les autochtones restent indifférents, agrippés à leur propre confort.

Véronique Hotte (Hotello, Octobre 2017)

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